Les PLUi anticipent le changement climatique

Le changement climatique s’invite de plus en plus à la table des négociations en matière d’urbanisme. Le Plan Local d’Urbanisme (intercommunal ou non), outil majeur d’aménagement du territoire, doit non seulement prendre en compte les effets du changement climatique, mais les anticiper et proposer des solutions pour garantir la qualité de vie des citoyens. Le Grand Annecy s’est lancé dans l’élaboration d’un PLUi-HM bioclimatique.

La prise de conscience se fait progressivement. On a parlé d’environnement et de développement durable au début des années 2000 après le sommet de Rio. Les lois Grenelle de 2009 et 2010, puis la loi ALUR de 2014, ont renforcé la dimension initiale de « protection de l’environnement » avec celle de « transition écologique », confirmant dans le même temps le rôle majeur des documents d’urbanisme en matière de lutte contre le changement climatique. Un prisme devenu obligatoire pour les communes et intercommunalités pour assurer un développement acceptable et soutenable par tous.

L’exemple du Grand Annecy

La prise en compte de l’enjeu de transition écologique s’exerce de façon plus ou moins directe, plus ou moins affirmée selon les collectivités. Compétent en matière d’urbanisme depuis 2017, Le Grand Annecy a voté, en décembre 2018, l’élaboration d’un PLUi valant programme local de l’habitat (PLH) et plan de mobilités (PM). En 2021, l’accélération des phénomènes de changement climatique, mais aussi le changement de mandature avec l’arrivée d’un maire EELV à la tête de la commune nouvelle d’Annecy, a amené le Conseil communautaire à donner une dimension bioclimatique forte au PLUi. C’est, avec Paris, la première collectivité à faire de la transition écologique le socle fondateur de son action.

Concrétiser une démarche citoyenne

A l’origine de cette décision, un territoire en très fort développement démographique et économique, une volonté de conserver la maîtrise de son développement et la prise de conscience de la nécessité de changer de modèle face à l’évolution climatique. Cette prise de conscience a notamment émergé au cours de la démarche citoyenne et prospective Imagine le Grand Annecy 2050 menée entre 2017 et 2018. Une réflexion collective qui a abouti à la volonté commune de construire un « territoire exemplaire en matière de développement durable et d’innovation en Europe ». Le PLUi vient concrétiser cette ambition dans plusieurs domaines, en termes de qualité de vie, de maîtrise de l’urbanisation, de protection de l’environnement et de l’agriculture, de développement des déplacements doux…

PLH et PM intégrés au PLUi

En matière d’aménagement durable, la question de l’habitat et celle des déplacements sont déterminantes. Pour que la prise en compte des enjeux climat / énergie soit tout à la fois efficace et cohérente, le programme local de l‘habitat (PLH), approuvé en décembre 2019, et le plan de mobilités, en cours d’élaboration, sont intégrés au PLUi.

Une dimension bioclimatique qui pourrait faire école

D’un point de vue règlementaire, le PLUi va décliner les dispositions du PCAET (plan climat air énergie) du Grand Annecy, mais la procédure d’élaboration est la même que pour tous plans locaux d’urbanisme. En revanche, les enjeux de biodiversité, de climat et d’énergie sont pris en compte de manière accrue. Le PLUi s’articule autour du vivant en prenant en compte la vulnérabilité du territoire. Il interroge les modèles urbains d’aménagement : construire autrement, se déplacer autrement, replacer les surfaces non artificialisées et les espaces naturels au cœur du projet… Une dimension environnementale bien plus forte qui pourrait bien donner des idées à d’autres intercommunalités en France.

Image de couverture : vue aérienne du Grand Annecy ©Marguerat.
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