Un beau chantier !

Que ce soit dans sa version urbaine de 2 mètres de longueur ou dans sa version de 5 mètres, la Glissière en Béton Armé, ou GBA, n’a pas beaucoup d’atouts pour satisfaire les esthètes, c’est le moins qu’on puisse dire…

La Glissière en Béton Armé est moche

Sa forme légèrement profilée ne lui confère aucun caractère esthétiquement remarquable qui serait quoi qu’il en soit bien vite gâché par ses couleurs criardes réglementaires (quand il n’est pas de béton brut), ses fissures dues au gel, sa corrosion d’armature, ses herbes sauvages invasives et ses nombreuses traces d’usage (quand des véhicules en tous genres sont venus tester la résistance de leur carrosserie sur ses contreforts).

Des GBA devant la gare Montparnasse, Paris.

Plus encore la GBA cristallise toutes les récriminations sur l’insertion des chantiers dans la ville et l’inadaptation des travaux à leur environnement.

D’un élément devant garantir la sécurité des personnes grâce à sa robustesse, la GBA est devenue un véritable mobilier urbain dont il est exigé qu’il s’intègre à la ville en harmonie avec son esthétique. Cette exigence citoyenne qui se manifeste généralement par la colère ne rencontre guère les préoccupations de maîtres d’ouvrage ou maîtres d’œuvre qui prennent en compte des critères d’efficacité (de la gestion des flux et de la sécurité) et des critères économiques (entre 100 et 200€ le mètre linéaire pour une glissière coulée sur place) pour décider de leur déploiement.

Le chantier doit-il être “beau” ?

Faudrait-il désormais que les chantiers soient beaux pour s’affairer en ville ? Et la GBA doit-elle se parer de nouveaux atours pour satisfaire l’habitant ? La réponse est oui.

Alors que dans l’architecture contemporaine le béton armé à démontré qu’il pouvait accomplir des prouesses de forme sans renier ses qualités, il est encore le parent pauvre lorsqu’il s’agit de sécurité des chantiers. Seuls les artistes anonymes travaillant à la bombe de peinture ou les colleurs d’affiches sauvages semblent avoir saisi la formidable opportunité de communication que génèrent les dizaines de mètres linéaires du moindre chantier sécurisé par des GBA. Selon que l’on apprécie ou non leur œuvre ils infléchiront ou augmenteront la perception négative de sa présence par ailleurs souvent dérangeante.

Le bon exemple : les GBA peintes de la gare de Nantes.

Osons rappeler que parmi les « Lois de la communication chantier », la première est celle de « l’effet esthétique » ou « effet d’ergonomie esthétique » notamment appliqué dans la conception des interfaces informatiques. Les études menées par les chercheurs du Hitachi Design Center ont démontré une corrélation plus forte entre l’attrait esthétique et la facilité d’utilisation perçue qu’entre l’attrait esthétique et la facilité d’utilisation réelle d’une interface. Appliquées à la forme d’une zone de chantier, cette règle permet une performance accrue quant à sa compréhension (orientation des flux, interdictions et obligations, etc.) avec une forme esthétique aboutie plutôt qu’avec des GBA (et autres éléments) sans souci graphique et plastique.

Une communication esthétique est perçue comme une communication garante d’efficacité parce que plus intuitive : elle peut ainsi contribuer à atténuer les problèmes d’usage d’un espace bouleversé par des travaux et rendre les habitants plus tolérants aux gênes.

Alors faisons de la GBA la meilleure alliée de cette recherche !

Contactez-nous pour en savoir plus sur les « 10 Lois de la communication chantier ».

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Olivier Genevois

Elevé à la pub des 80′s, biberonné au réalisme du marketing, enthousiasmé par les questions globales liées à la Cité, j’ai co-fondé Sennse avec ce joyeux mélange d’aspirations personnelles et de savoir-faire professionnel. Depuis plus de 25 ans je décortique ainsi les enjeux techniques et politiques des institutions, je réponds aux questions très concrètes des opérateurs de transport, je partage les réflexions d’avenir des urbanistes, je me confronte aux exigences divergentes des usagers-consommateurs-citoyens.

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