Lettre à mon (ancien) président – Saison 2 !

Monsieur le président, cher Sénateur, Jo, mi corazón, © 

Qu’est-ce que j’apprends ? Tu m’as collé une plainte pour dénonciation calomnieuse après la mise en ligne de ma tribune sur blog-territorial ? On risque d’aller au trou pour avoir dénoncé des enfumes pratiquées dans ton dos à l’insu de ton plein gré ? Ceux qui truandent peuvent dormir tranquille, alors que les victimes, ceux qui ont dénoncé les marchés truqués, peuvent se retrouver devant des juges ?

Qui aurait imaginé que ma lettre d’amour serait lue par autant de monde ? En quelques jours elle a fait le tour de notre twittosphère ! Bien sûr, elle n’a pas été vue autant de fois que le tweet des vœux de Zahia où elle posait seins nus, mais dans l’univers de la communication publique, la révélation de nos torrides ébats a quand même fait un buzz pas possible.

Alors, heureuse ?

Il y a eu de grands moments, comme lorsque ça a fuité au Sénat. Il a suffi que le Syndicat des collaborateurs parlementaires du Sénat partage le lien pour que des petits malins fassent fuiter vers l’Association de Gauche des Assistants Parlementaires (oui, l’Agap, ça ne s’invente pas !). Pendant ce temps-là, à l’Association des collaborateurs de sénateurs de droite et du centre, ça textotait sévère aux copains du PS : « Il est à toi celui-là ? Ben il a pris cher ». Tu vois, j’ai pas le moral tous les jours, mais là, quand des potes du Sénat m’ont transféré leurs échanges, j’ai carrément overkiffé !

Sur ce coup, le blog-territorial est passé en zone rouge. Il a percé les pistons, on ne compte plus les visites et les partages sur les réseaux sociaux ! C’est surtout avec Twitter que c’est monté dans les tours, il y avait des RT à tous les étages. Du coup je me suis retrouvé avec 100 followers de plus en l’espace d’une semaine, sans compter les taupes téléguidées par les intellos de ton cabinet. Mais alors des taupes grosses comme des éléphants (roses), genre le twittos qui n’a qu’un seul abonné ou celui qui est suivi par les potes de ton attachée de presse. Hé, si vous arrêtiez de me prendre pour un débile ?

Après les twittos, les fliquos ?

Le coup du twittos bidon, il est usé jusqu’à la corde, mon pauvre Jo. Mais pour le savoir, il faudrait juste que les baltringues qui te servent de collaborateurs de cabinet réinitialisent leur disque dur. Faudrait d’ailleurs que tu penses à leur acheter un cerveau, hein ? Un cerveau, ça ne peut pas leur faire de mal ? On ne peut quand même pas faire une overdose de cerveau, non ? Ils peuvent même se le partager s’il faut, parce que ça fait bientôt un an que je sais que vous le fliquez, mon compte Twitter. Et je n’ai pas eu besoin de faire appel à la DGSI pour l’apprendre, parce que tes porte-flingues de bistrot s’en sont carrément vantés devant la machine à café. Mais ils font un concours de neurone ou quoi ? Ils ne savent pas que j’ai installé des micros dans tous les gobelets ? Mais quand on flique quelqu’un, on évite quand même de s’en vanter devant ses collègues, non ? Et ce sont ces stratèges de bastringue qui te conseillent ? Ben ça ne m’étonne pas que tu préfères prendre la tangente plutôt que de tenter un énième mandat, parce qu’avec des clowns pareils comme conseillers, tu te serais pris une de ces tôles ! Mais alors la tôle de compétition, une reculée de concours ! Rue de Solférino ils ont peut-être des spin doctors, mais toi tu n’as que des pines doctors… Tu prends ta retraite, ton DGS prend le large, le bègue prend sa thune, finalement tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

On a tous un Jo sur la commode

Ma lettre, mon pauvre Jo, elle a sacrément causé à mes collègues. Tu sais, nous, les dircoms territoriaux, on forme une grande famille. Pas un truc comme ton collègue de Marseille, genre famille corse du Panier. Non non, une vraie famille, des copains, des vrais potes. On est capables de se foutre des peignées pas croyables quand ça déborde sur le terrain politique (sauf quand il s’agit de flinguer l’étron biterrois), mais quand on cause boulot, c’est sérieux. Figure-toi, président vénéré, que nous sommes du genre chatouilleux lorsqu’il s’agit de marchés publics. Figure-toi, Ô phare de l’emboucane territoriale, que nous croyons encore à la promotion au mérite. Figure-toi, Ô lumière de l’Occitanie, que nous en avons assez de recycler vos colleurs d’affiches. Non, la communication territoriale n’est pas une déchèterie !

Tu vois, Jo de mon cœur, cette lettre, elle aura également servi de caisse de résonance à ceux qui en ont assez du népotisme. Caser les enfants des vice-présidents, ça suffit ! Mettre à l’abri les cotorep du parti, basta ! Faire bouffer les potes de la fédé, c’est marre ! Tu vois, mi corazón, ma lettre aura aussi servi à ça : libérer la parole de ceux qui sont écœurés de ces pratiques que l’on croyait révolues. Oui, nous avons tous un Jo sur notre commode. Un peu comme ces gondoles de Venise en plastique doré ou ces boules à neige vendues par des renois au pied de la Tour Eiffel. À part que nous, quand on nous retourne, il ne neige pas…

Z’avez pas vu Mirza ?

Et ouais, Sénateur of my heart, elle a sacrément tourné ma lettre, y compris dans ta propre boutique. Ça laisse à penser qu’il y a comme un malaise dans ta collectivité. J’ai comme l’impression qu’elle prend l’eau, non ? Ton DGS n’a même pas attendu le résultat des élections pour se mettre à l’abri, il a déjà disparu des écrans radar. Mais il est passé où ? Il a préféré se planquer au fin fond de la brousse, dans une collectivité miteuse, plutôt que danser la carmagnole et faire ses valises à l’arrache…

C’est le bègue qui va faire la gueule, il va devoir racler les fonds de tiroirs. Bon, il ne sera pas totalement à la rue l’affreux, parce qu’avant de partir il s’est quand même débrouillé pour signer encore deux autres contrats. Mais ça devient pathologique cette manie de faire bosser les copains. J’ai appris que le bègue avait même raflé le marché de la charte graphique. Alors ça, Jo de mon cœur, c’était le truc à ne pas me faire. Externaliser un marché pour le lifting de notre charte alors que nous avions nous-mêmes engagé cette réflexion en interne, pour ne pas exploser les budgets, c’est un scandale absolu ! Tu le crois ça ? Toute l’équipe de la com’, catégories A, B ou C, de la secrétaire au directeur, tout le monde planchait sur les évolutions à apporter à notre identité visuelle. On peut trouver ça démago, mais j’étais très fier de cette démarche collective ou nous étions tous sur un même pied d’égalité. Et, alors que nous étions en train de créer notre nouvelle signature graphique en interne, en essayant de casser des codes extrêmement complexes à faire bouger, il a fallu que je tourne le dos pour que vous refiliez un marché à nouveau créé sur mesure pour le pote de ton DGS. Mais vous n’avez donc aucune morale pour piétiner ainsi notre travail ?

Jo est partout, de la Bretagne à la Corse

Ce qu’il y a de tordant dans cette histoire — il faut bien qu’elle en fasse rire quelques-uns, c’est que ma lettre n’a pas tourné que chez toi. Pas mal d’élus et de cadres territoriaux s’y sont reconnus, eux aussi, parfois trait pour trait. Nous avons reçu de Bretagne la lettre d’un DGS fou furieux qui souhaitait qu’on lui rende son honneur, pour autant qu’il en ait eu un, ce dont je doute fortement. Un autre administrateur s’est démerdé pour avoir mon numéro de téléphone afin de me dire qu’il t’avait parfaitement reconnu : tu étais le président d’un conseil général… corse ! Et le plus tordant, c’est que nous avons reçu trois mails d’insultes provenant d’un même département : les Hauts-de-Seine !

Je passe aussi sur des menaces parfois à peine déguisées. Celles adressées aux journalistes trop curieux étaient plus directes : « Si vous publiez, on vous colle une plainte pour diffamation ! ». Ben faut croire qu’ils ne se sont pas tous couchés, président, et j’en connais d’autres qui ne vont pas attendre que tu fasses tourner les guéridons pour casser le morceau. Ah, c’est sûr, il y en a quelques-uns qui ont ouvert le parapluie en se réfugiant derrière la théorie de la machination politique : « Avec les élections qui arrivent, ça peut être mal interprété », ou encore : « Mais pourquoi vous bougez aussi tard ? c’est pas normal ! ». Comment leur dire… Ce n’est pas moi qui fixe le calendrier électoral. Entre les municipales, les cantonales et les régionales, ça va être un peu compliqué pour enquêter sur les marchés truqués des collectivités, non ?

Marine Le Pen vous remercie bien

Et puis ça suffit de me salir comme ça. Tu as déposé une plainte pour chantage ? Et pourquoi pas pour meurtre tant que tu y es ? Ou atteinte à la sécurité de l’État ? Elle est connue cette stratégie de défense. Elle est même totalement usée jusqu’à la corde, elle aussi. On pourrit l’adversaire pour le décrédibiliser. Et de victime, il devient coupable. Mais tu vas remettre les pieds sur terre et je remettrai les choses dans l’ordre, Jo de mon cœur. J’ai résisté huit mois à vos pressions et j’ai refusé de me rendre complice d’un délit de favoritisme. Le 22 novembre 2013 j’ai déposé une plainte auprès du procureur et une requête indemnitaire auprès du tribunal administratif, les deux actions étant indissociables. Le 2 avril 2014, comme il ne s’était pas passé grand-chose, j’ai déposé une seconde plainte avec constitution de partie civile cette fois-ci. Alors vous pouvez toujours inventer n’importe quoi pour essayer de faire bonne figure avant des élections que vous allez perdre sans que je n’y sois pour rien, les faits seront têtus, terriblement têtus. Les mails du bègue à son pote Renaud, celui dans lequel il me donne le jour et l’heure où vous vous êtes rencontrés lui et toi alors que le marché n’était même pas lancé, le cahier des charges qu’il a rédigé mot pour mot… Oui, les faits seront têtus.

Je ne suis pas un justicier, encore moins un héros, mais alors pas du tout. Ceux qui m’auront reconnu (il y en a bien un ou deux qui doivent traîner dans un coin) savent parfaitement que je préfère l’ombre à la lumière. Non, je ne suis pas un héros. Mais franchement, comment peut-on se taire lorsqu’on vous voit faire votre petite tambouille entre amis ? Vous n’avez toujours pas compris que vous êtes responsables de la montée de l’extrême droite ? Vous n’avez pas honte ? Tous les indicateurs sont au brun et vous continuez à donner cette image tordue de la politique ? Béziers ne vous aura pas suffi ?

 

Ah, encore juste une remarque avant de te laisser à tes cartons pendant que tu fais fumer les broyeuses. Il me semble que je t’avais pourtant dit que parfois, la meilleure communication c’était de savoir la fermer. Surtout quand on n’a rien à dire. Ben faut croire que je n’ai pas été convaincant, parce que les pieds, tu te les es pris dans le tapis d’une de ces forces ! Pourtant ce n’est pas faute de t’avoir prévenu, mais tu n’en fais qu’à ta tête. Tu as voulu jouer dans la cour des grands, poussé par le chef de cab’ que Rousset t’avait refourgué quand Zoé Shépard lui a pété à la gueule. Et oui, le Communicator de « Absolument dé-bor-dée » c’était lui. Celui qui est responsable de la plus belle tôle en communication territoriale de ces vingt dernières années, celui qui va rester dans le Guinness Book des dircoms pyromanes, c’est chez toi qu’on l’a recyclé. Alors juste un conseil, mon amour, quand cette exoplanète territoriale te proposera quelque chose, fait immédiatement le contraire sans attendre une seule seconde, comme ça tu éviteras de te tirer un obus de 205 dans le pied. Parce que la plainte pour dénonciation calomnieuse que tu viens de me coller, elle me fait mourir de rire. Quand on est aussi bien entouré que toi, on fait tout sauf de la politique.

PS : toute ressemblance avec des personnages réels, etc. etc.

Ton Adriano

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Adriano Zagno

Journaliste et romancier, Adriano Zagno a été durant vingt ans directeur de la communication dans plusieurs collectivités. Il reprend la plume aujourd’hui pour dénoncer sur un ton satirique les dérives de certains élus, responsables à ses yeux de l’abstention et de la montée de l’extrême-droite. Après deux romans édités chez l’Harmattan, il rédige actuellement des récits de voyage, « Carnets malgaches et autres Afriques » et termine son troisième roman, « L’Orientale ».

8 pensées sur “Lettre à mon (ancien) président – Saison 2 !

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  • 9 mars 2015 à 14 h 31 min
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    Qu’apprend-on qu’on ne sache déjà dans ce billet (si ce n’est qu’on commence à cerner sérieusement où se trouve l’élu mis en cause) ? Que dans le camp du Bien, donc à gauche, il y a des élus aux pratiques douteuses ? Que même face à un système dépeint comme vérolé, il faudra toujours le préférer à “l’étron biterrois” (la classe soit dit en passant), puisqu’on a la Morale pour soi ? La belle affaire…La territoriale, je l’ai quittée aussi pour ça…

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  • 9 mars 2015 à 16 h 46 min
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    On peut en effet la quitter, et ça me rappelle furieusement l’un des slogans des supporters de l’étron biterrois “La France, aimez-la ou quittez-la”. Mais on peut aussi essayer de la faire bouger. Je veux bien convenir que faire bouger la territoriale c’est du genre épuisant, mais si on baisse les bras, ça veut dire que tout est permis ? Ça veut dire, finalement, qu’il existe une zone de non-droit dans la fonction publique ?
    Le “tout le monde savait” n’est pas acceptable, désolé, même si je veux bien convenir que, pour les plus jeunes, dénoncer ce système pourri c’est comme poser consciemment le pied sur une mine, c’est dire adieu à sa carrière.
    On peut comprendre que certains préfèrent tourner le dos, oublier la territoriale et vivre une vraie vie professionnelle. Mais il faudrait rester sans rien faire et assister, impuissants, à la montée du Front national ?
    Je n’ai pas envie de voir des néo-fascistes faire main basse sur les collectivités, et c’est bien pour ça qu’il faut dénoncer tous ceux qui sont en train d’enterrer l’idée que nous avions de la politique et de la morale. Et je n’ai pas envie de perdre du temps avec la gauche drapée dans la Morale et la droite qui ne le serait pas : pour l’arnaque ils se valent bien et le Front national a fait preuve également de beaucoup d’imagination.
    Valls peut toujours jouer à se faire peur et s’angoisser de la montée du Front national, il en est largement responsable. Ce n’est pas lui qui écrasait une larme cet été sur le cercueil de Christian Bourquin ? Celui-là même qui a été condamné pour une sombre histoire de favoritisme ?
    Oui, finalement, la lettre à mon (ancien) président n’apprend rien qu’on ne sache déjà. À part que dans un mois, ça va nous faire tout drôle…

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    • 9 mars 2015 à 19 h 15 min
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      On peut l’aimer, l’avoir aimé (et y avoir eu une vraie vie professionnelle soit dit en passant !) et la quitter. Et servir l’intérêt général ailleurs, le service public ne se résumant pas qu’à la territoriale (mythe auquel, dans ma prime jeunesse, j’ai cru – sans doute étais-je un lecteur trop naïf de La lettre du cadre ou de La Gazette…).

      Certes, les petites rivières faisant les grands fleuves etc…Mais vous vous doutez bien que ce sont des mesures radicales qui sont nécessaires.

      Alors, commençons par interdire la possibilité pour un agent territorial d’exercer un mandat électif. Rien n’est pire que l’élu se conduisant tel un chef de service, et le chef de service qui se comporte comme un élu, i.e. dont tout le dynamisme est orienté sur des intrigues de couloirs et du plan de carriérisme… Cela nous conduit droit au mélange des genres que vous dénoncez. L’honneur d’un fonctionnaire est de faire fonctionner le service public (tautologie qui semble oublier), conformément aux directives des élus du peuple : une telle mission se suffit à elle-même.

      Réduisons aussi le nombre d’élus. Plus il y a d’élus, plus il y a d’élus oisifs. Franchement, dans une équipe municipale standard, combien d’adjoints servent à quelque chose ? On les compte même pas sur les doigts d’une main. J’ai déjà échangé avec des fonctionnaires australiens, quand on comparait la taille de nos collectivités et le nombre d’élus, ils étaient complètement ébahis. Et pourtant, au vu de ce qu’ils faisaient et de l’engagement de leurs élus, le service public était au rendez-vous.

      On peut pas davantage faire l’impasse sur l’organisation territoriale et la répartition des compétences. Nous avons le chic pour créer des structures ad hoc, qu’on laisse sans contrôle ni démocratique ni simplement financier ou juridique.

      D’ailleurs, ce formidable modèle territorial marche si bien qu’il est une référence, et qu’il est exporté dans le monde entier…à moins qu’on nous ait menti ?!

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  • 10 mars 2015 à 12 h 36 min
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    Bien sûr que des mesures radicales sont nécessaires. Le big bang territorial que l’on nous a annoncé, à droite comme à gauche, on l’attend toujours !
    Vous aussi vous avez cru ce qu’il y avait écrit dans La Gazette ? MERCI ! Je n’étais donc pas le seul ! En plus, j’y travaillais, à La Gazette, lorsque j’ai vu passer l’annonce qui a fait de moi un ancien journaliste et un nouveau dircom de conseil général. Victime du syndrome de Stockholm, j’ai persisté mais je regrette toujours ce choix. J’ai tenté la FPH, mais elle est plutôt étanche.
    La référence que vous faites à l’Australie est amusante. Elle pourrait être appliquée à de nombreux autres pays, car, à ma connaissance, on ne trouve nulle part ailleurs qu’en France une organisation territoriale aussi inefficace. Nous pourrions en effet diviser le nombre d’élus par deux. Il me semble que ça avait été évoqué lorsqu’on a divisé par deux le nombre de cantons, mais au final on se retrouve avec des élus encore plus nombreux…
    Interdire à un agent territorial d’exercer un mandat électif ? Oui sur le principe, mais tous ne sont pas obligés de reproduire dans les collectivités dont ils sont les élus les plaies de celles dans lesquelles ils travaillent (ils ne sont pas tous chefs de service…).
    “Faire fonctionner le service public” (j’aime beaucoup). Ce serait possible si les élus étaient droits dans leurs bottes et si un véritable statut de l’élu local permettait de fixer des limites à l’exercice du pouvoir. Mais l’honnêteté ne se décrète pas, dommage…

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    • 12 mars 2015 à 7 h 14 min
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      Vous avez comme moi salué la performance consistant à diviser par deux le nombre de cantons mais à maintenir le nombre d’élus, pour un bénéfice démocratique douteux (l’argument de la parité est un argument de sycophante : le but n’est pas d’avoir plus d’élues, mais bien de garder une source de financement pour les partis).

      J’admets volontiers que l’interdiction que je prône est raide, voire même peut blesser les fonctionnaires qui ont un mandat électif et l’exercent avec désintéressement et en se gardant du mélange des genres. Mais vu l’ampleur du problème, je préfère cela au maintien d’une situation où les partis politiques vivent sur le dos de la fonction publique et inversement. Du reste, il me semble qu’il existe déjà des incompatibilités (de mémoire, un trésorier ne peut être élu dans le ressort de son CFP).

      J’ai un cas d’école chez moi : les candidats du parti qui devrait conserver le canton sont des fonctionnaires de la grande ville d’à côté dont l’un est dirigeant d’une structure parapublique…comme aux municipales, la tête de liste était un fonctionnaire de la CA…de même que le 1er adjoint de cette grande ville est le DAF d’un des grands établissements culturels de cette commune (sauras-tu la reconnaître ?). Fascinant, n’est-il pas ?

      Malheureusement comme vous le soulignez, les élus qui prospèrent dans ce cadre pensent que le pékin n’y voit que du feu. Et quand ledit pékin a la mauvaise idée de voter FN – ce qui, à tout le moins, est un acte de défiance vis-à-vis de certains élus qui rejaillit sur tous les élus, lesquels bizarrement ont alors un réflexe de corps alors qu’ils seraient inspirés de faire le ménage parmi eux – subitement ces élus redeviennent des parangons de vertu et vous tympanisent avec la République, la morale et tout ce qui s’ensuit…Si j’étais Marine Le Pen, je ne me ferais, par conséquent, pas trop de cheveux blancs pour les prochaines élecctions…

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