Hadopi cible les automobilistes !

La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) lance une campagne de communication et choisit de cibler les automobilistes à leur retour de vacances.

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La campagne a débuté le week-end dernier et se poursuivra durant le suivant.  Ce ne sont pas moins de 260 000 dépliants qui seront distribués aux péages d’autoroute durant cette période. La métaphore entre les longs rubans d’asphalte et la dite “autoroute de l’information” saute aux yeux. Toute aussi évidente, celle du péage comme symbole d’un organisme qui se veut être le régulateur des mauvais payeurs sur le web. À cela s’ajoute un aspect pratique, les péages autoroutiers sont des zones d’affluence, particulièrement en cette fin de mois d’août. Cependant ceux-ci sont parfois le théâtre de joyeux capharnaüms à l’approche de ces automates consommateurs de carte bleues et autre moyens de paiement. Doit-on y voir un clin d’œil ?

On frôle souvent la faute de goût

hadopi-travaille-pendant-les-vacances.pngLe support, signé “L’Hadopi vous souhaite bonne route… sur Internet !”, se veut être un mode d’emploi, tout ce que vous avez toujours voulu connaître d’Hadopi s’y trouve : la présentation de l’organisme, son fonctionnement, le futur label, les risques encourus pas les contrevenants, etc. Le temps de cette action vient souligner le lancement à la rentrée 2010 de l’activité d’Hadopi qui devrait envoyer ses premiers courriers d’avertissement d’ici fin septembre.

Ne nous étendons pas sur la forme du document. Certes, les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais ici on frôle souvent la faute de goût et pour les plus sensibles une suractivité des glandes lacrymales est à envisager. On pouvait s’attendre à une reprise “print” des codes graphique du web, en cohérence avec la thématique. Or il n’en est rien, on est même très loin de ce qui se fait de mieux en production imprimée.

Cette campagne sonne comme un aveu de faiblesse

Venant d’une Haute Autorité dédiée à Internet, on peut également se poser la question d’un dispositif de communication parfaitement descendant, qui exclut pour le moment toute notion conversationnelle et tout volet web, laissant l’impression d’une stratégie de communication désuète. Le choix des automobilistes – et seulement les automobilistes – paraît spécieux, loin des possibilités d’une campagne qui puiserait son énergie dans la mise en synergie des canaux.
À bien y regarder, cette campagne unilatérale sonne comme un aveu de faiblesse dans une démarche de séduction des Français.

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