Berges de Seine

Après une première démarche de communication entamée lors de la concertation préalable, la Ville de Paris va engager la préparation de l’enquête publique sur le projet d’aménagement des berges de Seine au centre de Paris.

La présentation du projet devra vraisemblablement s’extraire d’une vision onirique telle qu’elle est apparue lors de la phase de concertation pour développer un discours construit, structuré et argumenté, gage de crédibilité et de sérieux.

La présentation du projet ne pourra notamment pas faire l’économie d’une explication technique sur les reports de circulation automobile, les usages prévus sur les quais et la sécurisation des lieux, notamment sur les voiries pacifiées de la rive droite.

En effet, les documents de la concertation préalable et notamment les visions d’artistes du projet à terme fournies par l’APUR ne valident pas de dispositions concrètes. Si ces représentations communiquent bien un « état d’esprit », elles ne peuvent néanmoins constituer les seuls éléments visuels mis à disposition du public dans le cadre de l’enquête publique : leur traité génère de très nombreuses interrogations concrètes sur la sécurité des piétons, sur la gestion des flux de circulation automobile et douce, sur la place réelle du fleuve dans les aménagements, etc.

Notons que la Seine elle-même a peu fait l’objet  de discours et donc peu contribué au positionnement global du projet qui porte pourtant le nom de « Berges de Seine ». Il serait vraisemblablement impirtant de réintroduire la place du fleuve au cœur des préoccupations fondamentales du projet. A ce jour, le projet présente majoritairement une vision des berges et ses conséquences sur les voies piétonnes et routières attenantes et reste imprécis sur les éventuelles conséquences sur le fleuve lui-même.

Rappelons que le projet d’aménagement des berges de Seine au centre de Paris, porté par la Ville de Paris depuis avril 2010, vise plusieurs objectifs :

  •  rendre les berges aux piétons : faciliter et ouvrir les accès au fleuve, améliorer la sécurité des déplacements, mieux relier les deux rives et mettre en œuvre une continuité des parcours piétons et cyclables le long de la Seine,
  •  développer et diversifier les usages, en offrant des activités sportives, culturelles, citoyennes, conviviales, économiques, liées à la nature et au fleuve et en trouvant des modalités de gestion afin que le plus grand nombre puisse bénéficier des activités proposées tout au long de l’année,
  •  valoriser ce site unique porteur de l’identité de Paris, en développant l’intégration urbaine et paysagère, en supprimant l’aspect autoroutier des berges rive gauche et rive droite et de leurs abords, en offrant un paysage nouveau réconciliant la ville et son fleuve,
  •  renforcer la continuité écologique de la Seine et ses abords en développant la biodiversité. 

Il est certain que l’opposition dûment constituée et représentée par des personnalités à forte visibilité médiatique (Mme Rachida Dati, Mme Chantal Jouanno – dont la présence dans les débats parisiens pourrait aller crescendo -, MM. Goasguen, Lamour, Goujon) orientera sa participation à l’enquête publique et saura se faire épauler par des collectifs associatifs, des pétitions, etc. L’enquête publique promet donc de belles joutes !

Olivier Genevois

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Olivier Genevois

Elevé à la pub des 80′s, biberonné au réalisme du marketing, enthousiasmé par les questions globales liées à la Cité, j’ai co-fondé Sennse avec ce joyeux mélange d’aspirations personnelles et de savoir-faire professionnel. Depuis plus de 25 ans je décortique ainsi les enjeux techniques et politiques des institutions, je réponds aux questions très concrètes des opérateurs de transport, je partage les réflexions d’avenir des urbanistes, je me confronte aux exigences divergentes des usagers-consommateurs-citoyens.

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