Les relations presse, ça sert à quoi ?

Bonne question ? Ou mauvaise question ? Personnellement, je n’ai pas tranché. Pourtant, c’est mon métier. Ca n’empêche pas un brin de lucidité, hein ?! La question, je me la pose en fait depuis que Blog territorial m”a proposé d”écrire une tribune sur le sujet. C”était il y a quelques semaines déjà. Depuis, je l’avoue, je ne sais en fait pas trop par quel bout prendre l”affaire…


C”est qu”à la fois je pense que ça sert, les relations presse… et je me rends bien compte que ça peut ne pas servir à grand chose. Chacun, le cas échéant, peut en effet très bien se débrouiller sans. Aussi vais-je ne pas répondre à la question. Avec l”espoir qu”en n”y répondant pas directement, j”y répondrai, finalement ! J”espère en tout cas vous donner quelques billes pour apprécier le mieux possible ce qui est aujourd”hui mon métier.

Je vais donc vous narrer une petite histoire, la mienne en l”occurrence, et à travers elle, un parcours, une conception, deux zestes d”éthiques. Avec tout ça, par l”exemple mieux que par de grands discours, je serai en mesure de vous donner du grain à moudre. Quand je suis arrivé dans la collectivité locale qui m”emploie actuellement, signalons tout d”abord qu”il n”y avait pas de poste chargé des relations avec la presse. En fait, j”ai été recruté sur un job plus classique de journaliste, chargé d”écrire dans le magazine de l”institution. Mais mon parcours (dix ans journaliste dans plusieurs journaux de presse quotidienne régionale) a donné des idées. Petit à petit, on m”a demandé de préparer des documents destinés à la presse. Et puis tant qu”à faire, de les proposer, ces documents. Si possible pour qu”il y ait des retours.


Au début, j”ai fait cela en plus de mon taf rédactionnel. Petit à petit cependant, les écrits “relation presse” ont séduit l”interne. Qui y a pris goût. Qui m”a commandé de plus en plus de textes avec presse derrière. Communiqué de, invitation, conférence de, dossier de, etc. Il faut dire qu”à l”époque, je débarquais dans un service communication tout neuf. Ma collectivité, en effet, n”avait jusque là pas vraiment eu de service communication. La communication se faisait via le cabinet ou la direction générale. Petit à petit, j”ai eu la chance de pouvoir structurer l”activité.

D”avoir le temps et les moyens de le faire. Avec, un beau jour, un large sourire : ce jour-là, je parcourais quelques bouquins consacrés aux relations presse, et grosso modo, ces bouquins me disaient que je faisais tout bien… ce qu”il ne Cosmik Euro King CasinoPour vaincre la grisaille du mois de novembreTrente euros : voila ce que cette salle vous offrira gratuitement, sans depot, sans aucune obligation ni condition, si vous devenez un nouveau joueur. fallait pas faire. Voilà qui m”a motivé ! A dire vrai, je n”avais pas d”autre mode d”emploi que celui-ci : lorsque j”étais journaliste, je ne supportais pas les chargé(e)s de communication et autres attaché(e)s de presse.

Pour moi, c”était des manipulateurs. Des empêcheurs de tourner en rond. Des freins. Ayant franchi le rubicon, percevant d”ailleurs ici ou là l”oeil amusé de journalistes pour qui visiblement j”étais devenu un traître ou quelque chose de ce goût-là, je n”ai eu de cesse que de me fabriquer une “méthode” me permettant d”être dans les faits le contraire de ce que je réprouvais lors de mes années “journal”. J”ai donc plutôt essayé d”être un médiateur, et les relations presse servent à ça, doublement d”ailleurs puisque si l”on aide les médias à comprendre l”institution, on aide aussi l”institution à mieux comprendre ou accepter les médias et leurs impératifs. J”ai également essayé d”être un facilitateur et un accélérateur.


Dans le cas de sollicitations de journalistes, j”ai toujours mis un point d”honneur à répondre aux questions, même les chiantes, mêmes les auxquelles ne veulent pas forcément répondre les administrations. Ce fut dans certains cas un travail de titan tellement les notions de temps sont relatives. Combien de fois ai-je pu entendre : “on vous répond dans la semaine”. Ce à quoi je répondais : “ah non, c”est impossible, il me faut une réponse là, tout de suite”. J”ai essayé, aussi et surtout, d”être un informateur.

Il me souvient…
Journaliste, je me sentais loin, trés loin, des réalités administratives, ne comprenant rien aux règles, aux jargons, comprenant parfois à peine les explications qu”on me fournissait mais ressentant qu”il y avait là, dans cette vie de mairies, départements, régions, une véritable caverne d”alibaba de l”information. Tant de projets et d”actions passent par là. J”ai donc alimenté la presse en informations, espérant qu”elles soient reprises, d”une manière ou d”une autre. La relation presse sert donc aussi à cela. Dénicher de l”information, la nettoyer, la préparer et la proposer. J”ai veillé, enfin, à ne jamais demander de diffusions, à ne jamais intervenir après diffusion, à ne pas faire de commentaires, préférant proposer et faire confiance à la sacro sainte liberté de la presse. L”accord tacite passé avec les médias, c”était je propose, tu disposes. Je me suis toujours inscrit dans le temps, il faut dire. Comme on sème, comme on investit. L”information est vivante. Finalement, on se rend compte ici que ça peut servir à beaucoup de choses, les relations presse.

Et à d”autres choses, encore : une certaine pluralité, par exemple. Il n”y a pas qu”un média, quelle que soit l”échelle à laquelle on travaille, mais plusieurs : presse parlée, écrite, images. Le chargé de relations presse pense à tous. Et bosse pour que telle information puisse avoir une traducton sonore ou visuelle. La relation presse, aussi, permet d”aider celles et ceux qui cherchent une audience pour leur projet, leur action. Je passe par exemple beaucoup de temps à aider des gens à savoir comment présenter leur dossier, à rencontrer des journalistes, etc. Evidemment, en relisant tout cela, je me rends bien compte que finalement, ça sert à plein de choses, les relations presse. Car je ne voudrais pas passer sous silence tout ce que cela peut permettre en interne, de par les questions qui sont soulevées autour de tel ou tel dossier, ou encore de part l’organisation de tel ou tel événement, sans oublier les temps relatifs à la préparation de documents. Parfois, ça secoue les services !

Finalement, les relations presse sont peut-être bien comme la communication ou la démocratie. A l’arrêt, elles rouillent. Considérées comme des outils au service d’un message et à destination d’une cible, aussi volatile soit la presse et ses différentes composantes, elles peuvent beaucoup apporter.
Des questions?

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