Les franciliens invités à plancher sur les modes de déplacement

Par Christophe Baudouin 

Le syndicat des transports d’île-de-France lance un vaste programme de consultation au sujet des modes de déplacement dans la région. Que vous soyez taxis, usagers des transports en commun, acteurs économiques, cyclistes, élus ou simples automobolistes, vos avis intéressent le Stif et la Région. Dans le cadre de la révision du nouveau Plan de Développements Urbains d’Ile-de-France, plusieurs opérations de communication qui se dérouleront jusqu’en janvier 2010 appellent à la participation des usagers et bien au-delà. Au centre de ce PDUIF, on retrouve dans les objectifs l’amélioration de l’offre et du réseau de transports, ainsi que son inscription dans les enjeux démographiques et environnementaux. Le précédent PDUIF élaboré en 2000 misaient sur la rupture du “tout automobile”. Mais les résultats contrastés de ce dernier avaient mis en lumière les difficultés dans la participation des différents acteurs à la politiques des transports.  Je me déplace, je m’exprime !  Depuis 2007, le STIF souhaite mettre à l’honneur le principe de consultation. Ainsi, en temps I de l’opération, un questionnaire est mis en ligne sur Internet en direction du grand public afin de recueillir les doléances sur les attentes en termes de mode de déplacement. Cette phase de consultation sur la toile débutée le 7 septembre dernier se puorsuit jusqu’au 15 octobre.   L’organisation d’ateliers et de séminaires privilégieront l’échange et le débat en compagnie de jeunes, habitants du périurbain, automobilistes. De mi-novembre à mi-décembre la période ouvre le temps II de la consultation avec une série de débats en présence des acteurs du monde économique et les représentants des agglomérations, ainsi que des départements. Enfin, le temps III de la consultation laisse place à la réalisation d’un “livret blanc de concertation” faisant la synthèse des différentes contributions apportées lors de la campagne orchestrée par le STIF et ses nombreux partenaires. Pour conclure l’épisode des tables rondes et des idées collectées depuis septembre, le consei régional prendra la décision du projet à retenir. Parmi les déplacements inférieurs à 3 km, la moitié est réalisée en voiture.

En l’espace de seulement 10 ans, le trafic dans les transports en commun a augmenté de 25 %. Ainsi, un francilien passerait en moyenne 1h30 par jour dans les transports. Piqure de rappel, la question de la mobilité urbaine figure toujours parmi les principales préoccupations des français. Chacun se souvient du coup de gueule de Nicolas Sarkozy aux micros de RTL prenant la défense des “passagers otages” de la ligne A, tout en critiquant la vétusté des installations.  Nul doute que face au vieillissement du matériel roulant et de la saturation des lignes RER et de métro, les usagers trouvent un intérêt certain à répondre à cette initiative participative. D’autant plus que tout reste à faire pour démocratiser davantage les transports collectifs. Aux vues des chiffres observés, la culture de la voiture semble toujours bien ancrée dans les habitudes de chacun. Par exemple à Paris, ce sont 28 % d’usagers qui optent pour l’automobile. Les chiffres explosent concernant les déplacements en banlieue. Véritable point noir de la politique des transports, pas moins de 87 % des usagers choisissent la voiture pour tous les déplacements en grande couronne. Les défis politiques du prochain PDUIF…   Le PDUIF à venir se veut à la fois une réflexion et une politique globale sur la qualité de vie des franciliens. L’accent est mis sur une plus grande place faite  aux handicapés et personnes à mobilité réduite dans les transports. Revaloriser le piéton dans la citié, mais aussi encourager l’intermobilité entre la pratique du vélo et le choix de transports collectifs, s’inscrit pleinement dans le principe mis en avant de “mobilté durable”. Les franciliens et les transports en commun par PDU_STIF De surcroît, les problématiques environnementales prennent tout leur sens dans la construction de ce PDUIF. En effet, à la suite des accords du Grenelle de l’environnement une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre est prévue d’ici 2020.

A ce titre, impossible de faire abstraction de la dimension sociétale du projet de révision des déplacements à l’échelle régionale. Les franciliens seront-ils en droit de participer de manière collective et viable à une future politique publique de transport digne de ce nom ? Affaire à suivre…

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