Association 5C : communication publique et société

par Céline Letellier Le 25 Juin dernier, l’association Le cercle des 5 Communications organisait la réunion de lancement du « Rendez-vous des 5 communications ». Des professionnels des 5 communications (publique, politique, économique, médiatique et citoyenne) ont planché sur le thème : « La juste place de la communication dans un monde en mutation ». Tour d’horizon des débats. Cet événement avait pour ambition, selon les souhaits du Président de l’association, Pierre Zémor, d’engager une large réflexion à la fois conceptuelle et concrète dans le but de créer une véritable dynamique de secteur. Dès la séance introductive, Bruno Huysmans, directeur du groupe EFAP, asouligne que le terme de communication recouvre désormais des réalités diverses et implique une approche plurielle qu’il devient nécessaire de théoriser. Dès l’origine, la question des champs d’application des sciences de la communication fut la cause d’une définition trop imprécise des métiers et des pratiques. Vers une professionnalisation de la parole publique Jean-Marie Guillemot, Réseau Ferré de France, revient sur l’interpénétration des pratiques des sphères privées et publiques : la communication publique emprunte au privé certaines de ses pratiques tandis que le monde des entreprises tend à développer une image citoyenne, responsable et soucieuse du collectif. Les attentes des différents publics vont également croissantes. Ainsi, 60% des français estiment que les institutions publiques ne communiquent pas assez sur leur rôle et leurs actions. Communication des entreprises Les entreprises ont à faire face à deux formes de concurrence : la première implique de mettre en évidence la valeur ajoutée d’un produit. La seconde, plus récente, s’apparente à une concurrence d’environnement. Elle oblige l’entreprise à se créer préalablement un espace d’expression destiné à accueillir son message (la publicité joue à ce titre un rôle économique majeur). Toutefois, il ne faudrait pas réduire la communication des entreprises à sa seule expression publicitaire. La communication des entreprises comprend également la communication interne, la communication financière, la communication corporate (institutionnelle), et la communication communautaire qui émerge petit à petit en France, comme chez Danone par exemple, qui compte déjà une centaine de communautés. La communication politique fait référence à toutes les actions sociales qui impliquent transmission, échanges, relations, dans un champ compris entre conflit et coopération Temps politique et formats médiatiques  Jacques Gerstlé, professeur de Sciences politiques à Paris 1, nous livre une définition de la communication politique : « La communication politique fait référence à toutes les actions sociales qui impliquent transmission, échanges, relations, dans un champ compris entre conflit et coopération ».   Elle peut être envisagée selon quatre conceptions : instrumentale : elle comprend « l’ensemble des moyens pour séduire ou circonvenir l’opinion » (télévision, sondages et publicité). œcuménique, c’est à dire l’échange d’informations entre gouvernants et gouvernés. compétitive, dont l’objectif est d’influencer les perceptions publiques grâce aux médias. Cette dernière conception parait plutôt satisfaisante car elle implique une dimension cognitive. délibérative, c’est-à-dire qui implique le citoyen. Ce type de communication est encore en gestation en France. Elle renvoie à une confrontation publique des arguments et à une compétence publique des citoyens « en devenir ».   Si la dimension compétitive de la communication politique semble la plus à même de définir la réalité de la discipline, Jacques Gerstlé met en garde : les formats médiatiques sabordent la complexité du propos politique pour proposer à l’opinion publique des situations trop simplifiées. C’est également la problématique soulevée par Dominique Schnapper, sociologue et membre du Conseil constitutionnel. Elle dénonce l’écart persistant entre le temps politique et le temps médiatique. Si le premier exige un temps d’analyse, le second est soumis à un rythme de plus en plus effréné. Le compromis reste à trouver entre le respect des valeurs intellectuelles et les exigences temporelles de l’actualité. Concluant la série d’interventions du volet politique, Frédéric Lefebvre, député et porte-parole de l’UMP, insiste sur la capacité d’adaptation des communicants aux formats médiatiques  : « Même avec trente secondes sur TF1, il faut que le message passe ». Même avec trente secondes sur TF1, il faut que le message passe Communication médiatique Jérôme Bouvier, journaliste et président de l’association Journalisme et Citoyenneté, revient sur la crise de confiance de l’opinion publique. Pour endiguer ce phénomène, il propose trois pistes de travail : labelliser un processus de production de l’information, instaurer une instance de régulation, engager un travail sur les méthodes visant à garantir l’indépendance des journalistes.   Ivan Levaï, « publiphobe doux » engage également trois questions dans le débat : « La communication, est-ce échanger ou vendre ? » « Est-ce je ou l’autre ? » « Est-ce simple ou compliqué ? » Il prêche pour une « communication-information », destinée à expliciter les différentes positions des parties prenantes. Communication citoyenne La communication des associations humanitaires peut être considérée comme la plus pauvre, celle qui dispose du moins de budgets. Dans ce secteur plus qu’ailleurs, les dépenses de communication sont considérées comme secondaires. Pourtant aujourd’hui, 57% des français estiment que les associations ne communiquent pas assez sur leurs activités. Le bénéfice de notoriété  produit par les campagnes de communication est pourtant incontestable, comme le prouvent l’accroissement des dons dont a bénéficié la Croix Rouge française en 2006. Néanmoins le moindre coût offert par la communication online ouvre de nombreuses perspectives pour les années à venir. CroixRouge_TheBlondTeam envoyé par LittleBalthierLarsa Alain Rey, écrivain et lexicologue, conclut la rencontre en soulignant l’ambiguïté que recouvre aujourd’hui le terme de « communication », issu de l’association du préfixe « com », « avec » et de la racine « munus » désignant l’office municipal. Aujourd’hui les applications se sont démultipliées, confirmant ce que l’école de Palo Alto postulait dés les années 1950 : « Tout est communication ». 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